En attendant que je parvienne à faire des photos convenables de la pièce, je propose de vous détailler la réalisation
du socle. Ah oui, juste pour ceux qui n'auraient pas suivi, je parle du stryge que j'ai présenté au GD italien 2011 et qui repart avec l'or en Open!
Allez c'est parti...
Tout démarre avec une idée
Sur mes dernières pièces, je m'efforce de plus en plus de trouver des compositions qui s'écartent des codes
habituelles de la figurine (comprendre un personnage en pied planté au milieu d'une base horizontale). Attention, je ne dis pas non plus que ce que je fais est d'une originalité sans égale étant
donné que je m'inspire pas mal des travaux d'autres figurinistes. Mais revenons-en à notre vampire.
Je voulais représenter une créature acculée se promenant au sommet d'une voûte. Une ambiance de crypte, et la lueur
d'un flambeau dévoilant la bête, bref quelquechose de très cinématographique.
Pour tout vous dire, à l'origine il s'agissait même d'une idée de diorama mais que j'ai recyclé pour une pièce
individuelle pour des questions de temps (c'est aussi pour çà que le décor est réduit au strict minimum).
Une image étant plus parlante que des mots voilà le premier jet:
Les parois sont en balsa. La voûte en carton fin pour tester la position. Je m'en servirais comme patron pour le
coffrage à venir.
La main à la pâte
Comme expliqué à l'instant, je me sers de mon patron en carton pour découper le coffrage dans du plastique souple (ici
celui d'une bouteille). Je fais le montage à la cyano car le plastique à tendance à reprendre sa forme plane (loué soit l'activateur!!). J'assure la solidité et l'étanchéité avec une colle en
pâte ("ni clou ni vis" pour ne pas la citer) qui se dilue bien à l'eau.
Je coule un mélange de plâtre fin et de plâtre-résine afin d'obtenir un matériau solide mais que je pourrais venir
travailler à sec sans trop de peine.
1ère erreur: Oui première car j'ai accumulé pas mal de conneries sur ce socle. Mais au moins çà me servira de leçon
pour les prochains.
A posteriori, je me suis rendu compte que j'aurais dû prévoir une réservation à l'intérieur de l'espace de coulée.
J'aurais gagné beaucoup de poids en ne mettant du plâtre qu'à la périphérie ce qui m'aurait épargné des problèmes d'équilibre de l'ensemble.
Une fois le plâtre sec, le coffrage s'enlève facilement. Comme on le voit sur la photo suivante, la pièce peut être
gravée (ici pour figurer des briques). De même, elle se dégrade facilement avec une pince coupante par exemple et offre une texture assez intéressante (partie supérieure).
L'habillage des murs est lui aussi réalisé en plâtre. J'ai utilisé cette fois des morceaux rectangulaires découpés
dans une plaque de quelques millimètres d'épaisseurs. Je "viellis" la surface en l'abimant avec différents outils (scalpel, papier de verre, etc)
L'un des objectifs lors de la réalisation de ce socle, était de ne pas utiliser de milliput. Aussi, le reste du
travail allait se faire au sculpey (firm). Ainsi, j'ai réalisé le mur de gauche, lisse qui devait accueillir une fresque et la colonne (et ses décorations) qui soutenait la voûte.
Comme pour une sculpture classique, on donne les volumes principaux avant d'apporter les détails. Pour mon confort,
j'ai fais plusieurs cuissons.
2ème erreur: Même si les matériaux employés passaient au four, j'aurais dû me limiter à une ou deux cuissons maxi. Les
expositions multiples ont fragilisé le plâtre qui s'est émoussé au fur et à mesure de la manipulation du socle. J'ai donc perdu une partie du travail de texture fait sur les
tranches.
J'ai également découvert que le sculpey cuit s'abimait de la même façon que le plâtre et offrait à peu près le même
type de texture irrégulière.
3ème erreur: Malheureusement, il s'émousse tout comme le plâtre!
Comme vous pouvez le voir, le style donné à la colonne est un emprunt à l'ordre
corinthien. Les squelettes sont inspirés du travail d' Edgar Skomorowski pour Forge World.
Je reste moyennement satisfait du résultat final qui manque un peu de personnalité. Seul les poses des squelettes ont
été développées. J'aurais vraiment souhaité avoir plus de temps pour créer des saynettes un peu plus intéresantes. Idem pour la fresque qui se contente de reprendre des éléments d'une fresque de
Raphaël trouvée au hasard de mes errances sur Internet.
Que la couleur soit (enfin couleur faut le dire vite!)
Ce qui nous amène directement à la 4ème erreur!
Lors de la mise en couleur, la peinture n'accrochait pas du tout sur les parties sculptées en sculpey malgré la double
sous-couche (noire puis blanche).
Je suspecte l'usage de vaseline (très efficace pour travailler un pain de sculpey vieillissant) sur ces zones d'être
responsable du phénomène.
Fort heureusement, l'ambiance sale et sombre du décor m'a permis de rattraper les principaux défauts de
peinture.
Pour information, toute la peinture a été réalisé au pinceau. Même s'il s'agit de mon outil de prédilection, j'avoue
qu'il a ses limites pour ce type de travaux. L'aérographe permet un travail de lumière plus global qui manque actuellement sur ma pièce. De même, l'intégration de l'ombre portée, même si j'en
suis assez content, aurait été simplifiée avec un aéro.
Voilà j'espère que ces quelques retours d'expérience permettront à certains de tenter de nouvelles choses en matière
de soclage. Quant à moi je file m'acheter un aéro...